Issus de matières organiques végétales renouvelables, les biocarburants ou agrocarburants sont présentés comme des solutions écologiques alternatives à l’essence et au gazole. Utilisés depuis le début du 19ème siècle, les biocarburants ont été abandonnés après la découverte des gisements pétroliers. Aujourd’hui, ils sont utilisés à la pompe et sont mélangés aux liquides classiques comme le SP95, SP98, E10 ou encore le E85. Mais la production de ces biocarburants questionne : sont-ils réellement une alternative écologique durable ?
Les différents biocarburants existants
On peut distinguer deux types de biocarburants ou agrocarburants utilisés comme carburants de substitution : ceux qui sont incorporés au gazole et ceux qui sont incorporés à l’essence.
Les biocarburants à base de gazole, appelés « Biodiesel » sont réalisés à partir de matière oléagineuse comme les huiles végétales, usagées ou encore la graisse animale. Ces biodiesels sont présents à la pompe sous l’appellation B suivi de sa teneur. Ils représentent entre 7 % (B7) et 10 % (B10) du gazole distribué.
Les biocarburants incorporés à l’essence concernent, quant à eux, les véhicules avec un moteur à essence. C’est le cas de l’ETBE, éther éthyle tertiobutyle, les HVHTE, Huile Végétale Hydro Traitée Essence ou encore de l’éthanol (SP95, SP95-E10). Ces biocarburants sont déjà plus ou moins intégrés à la filière essence et sont connus de tous.
Biocarburants, les avantages de cette solution
L’avantage principal des biocarburants est la réduction des gaz à effets de serre. En effet, provenant directement de l’agriculture et de la biomasse végétale, ces agrocarburants réduisent l’utilisation du pétrole et la production de gaz polluants. De ce fait, les pays encouragent l’utilisation de biocarburants locaux afin de réduire leur dépendance énergétique envers d’autres puissances pétrolières.
De plus, les biocarburants permettent, grâce à leur production, de soutenir la filière agricole locale et d’offrir de nouvelles perspectives à l’industrie dans une démarche de transition énergétique. Une autre filière bénéficie ainsi des avantages de l’utilisation des biocarburants, celle de la valorisation des déchets. Le développement de ces biocarburants est une aubaine tant sur le plan écologique que social au niveau de la création d’emploi.
Le revers écologique de la production de biocarburants
Cependant, l’utilisation de ces agrocarburants est parfois contestée. Les institutions européennes et des associations comme Greenpeace fustigent la compétition entre cette production et celle de l’alimentation humaine. La production d’agrocarburants nécessiterait donc de produire doublement et donc d’étendre les terres agricoles, en favorisant la déforestation et la destruction d’écosystèmes naturels. Cette compétition entre utilisation de biocarburants et alimentation humaine pourrait par conséquent entraîner une forte augmentation des prix, lorsque l’offre serait inférieure à la demande. Une faible récolte entraînerait de ce fait un effet boule de neige sur les prix.
Par ailleurs, la réduction de gaz à effet de serre entraînée par l’utilisation d’agrocarburants serait compensée par la production intensive de ce même carburant. Celle-ci serait même plus polluante que le diesel qu’elle vient remplacer. En effet, la production agricole utilisant des véhicules polluants, des bioraffineries fonctionnant au combustible fossile. De nombreuses études ont donc mis en lumière le bilan énergétique négatif de la production de biocarburants.
Le développement des biocarburants de deuxième et troisième génération
Pour répondre à la problématique de la concurrence des denrées alimentaires, des biocarburants dits de deuxièmes et troisièmes générations sont encore en phase de recherche et développement. La directive européenne « RED II » envisage même d’incorporer 14 % d’énergie renouvelable, dont 3,5 % d’agrocarburants de deuxième génération, dans les transports d’ici à 2030. Appelés également agrocarburants avancés, ces biocarburants doivent respecter des critères pour être utilisés. La non-concurrence alimentaire, le respect des espaces naturels fragiles ou encore le respect des droits de communautés, sont les critères principaux pour l’utilisation de ces agrocarburants.
Pour développer ces biocarburants, des projets pilotes tentent d’utiliser uniquement les éléments des végétaux non comestibles, la biomasse non utilisée dans l’alimentation humaine et animale et la valorisation des déchets. Les biocarburants de deuxième génération, comme le Futurol, seraient notamment issus de la transformation lignocellulose contenue dans la paille, le bois ou encore les plantes de culture dédiées et de la valorisation des déchets industriels. Le Futurol est le premier agrocarburant à avoir été commercialisé en 2020.
Un avenir prometteur
Le bilan énergétique de ces agrocarburants serait plus favorable mais reste contesté en raison de leur potentiel d’utilisation limitée. Cependant, des fonds sont largement attribués par l’État pour le développement et la recherche consacrée au développement d’agrocarburants et particulièrement la valorisation énergétique de tous les constituants de la biomasse.
Les biocarburants de première génération étant vivement contestés à l’international et en Europe, leur utilisation est limitée depuis quelques années à un taux de 5 %. Les agrocarburants de deuxième et troisième génération semblent donc être une alternative intéressante utilisant uniquement des résidus végétaux, des organismes microscopiques, des algues et des déchets. Néanmoins, la complexité de la technologie nécessaire à la création de ces biocarburants paraît ralentir leur développement.
La microalgue, l’espoir derrière la recherche
Des chercheurs ont soulevé la capacité importante des microalgues à capter de grandes quantités de dioxydes de carbone et de lipides. Ces petites plantes peuvent produire de l’hydrocarbure, des lipides de l’hydrogène. Elles auraient même un rendement 20 à 30 fois plus important que les oléagineux, comme le colza, l’huile de palme ou de tournesol. En plus de ne pas utiliser des terres agricoles utiles à la production alimentaire, elle est également moins énergivore et son empreinte carbone est particulièrement faible.
La filière de la microalgue connaît un véritable boom. Le Green Stars est un projet lancé en 2020 visant à rassembler les professionnels du secteur afin d’aider les industriels à devenir les acteurs du biocarburant du futur.
Le développement de cette filière devrait prendre plusieurs années, un travail massif de sélection des souches et de culture est en cours au CNRS ou encore à l’Ifremer (l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer). Il faudra donc faire preuve de patience, pour faire rouler à l’or vert les véhicules de votre entreprise !
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